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mardi 16 octobre 2018

HANGA ROA - ILE DE PAQUES                   16-19/10/2018


Les Moaï sont les mystérieuses statues de l’Ile de Pâques. Aujourd’hui encore, ils conservent quelques secrets.

Les statues les plus anciennes dateraient de l’an 800. Cependant, la thèse la plus plausible reste celle d’une réalisation échelonnée entre le XIIe et le XVIIe siècle, apogée du culte des Moaï. La grande majorité d’entre elles est disposée en bord de mer et tournée vers l’intérieur des terres, dos à l’océan Pacifique.

On compte aujourd’hui 887 Moaï sur l’île, mais les chercheurs archéologues estiment leur nombre à environ 1000 ; de nombreuses statues semblent être enterrées ou submergées par la nature, notamment sur les pentes du volcan Rano Raraku.

D'ailleurs, la majorité des Moaï que l'on rencontre sont couchés, face contre terre, renversés, brisés. Ceci est dû notamment aux guerres tribales qui ont eu lieu sur l’île et qui se terminaient par la destruction des Moaï de la tribu vaincue. Certaines expéditions européennes ont également conduit à la destruction de sites Rapanui. Enfin, des catastrophes naturelles telles que des tsunamis ont malheureusement participé à ces détériorations. Seulement quelques Moaï ont été restaurés et redressés sur leur Ahu à ce jour. Ils restent tout de même très imposants. Imaginons un seul instant ces quelques 900 statues toujours débout.

Le culte des Moaï a pris fin vers 1865 à l’arrivée des missionnaires. Cette décadence pourrait également être liée à la perte du pouvoir des Miru, la tribu la plus importante de l’île. C’est à partir de là qu’est né un nouveau culte, celui de l’homme-oiseau, sur la pointe sud de l’île, dans l’ancien village d’Orongo. 

Les objets d'artisanat et les souvenirs de Rapa Nui disponibles sur l'île de Pâques sont variés et vont des colliers bon marché ou des porte-clés à des œuvres d'art authentiques faites de pierre et de bois dont la valeur peut atteindre plusieurs milliers de dollars.
La plupart des magasins se trouve dans la rue principale et dans la rue menant de l'église de Sainte-Croix à la côte. Dans presque tous, vous trouverez des chemises et des sarongs typiquement polynésiens, de petites répliques de moai et d’autres objets d’artisanat. Le plus grand lieu qui offre la plus grande variété est le marché artisanal, à gauche de l'église, ouvert de 9h00 à 13h00 et de 17h00 à 20h00. La moitié des étals de marché vendant également des objets d’artisanat dans la rue principale de Hanga Roa.

À Anakena et à Tahai, il y a généralement deux stands d'artisanat, vendant principalement des sculptures en pierre et en bois. Les prix sont assez similaires partout, et bien que le marchandage ne soit pas courant, vous pouvez l'essayer, surtout sur le marché artisanal ou si vous achetez plusieurs pièces. Cela peut être utile, en particulier si l’on considère que les prix globaux sur l’île de Pâques ne sont pas bon marché, même pour un lieu exempt de taxe.

Les meilleurs sculpteurs de l’île ont souvent leurs propres magasins et c’est là que se trouvent les œuvres de meilleure qualité. Bien que, dans de nombreux cas, les prix puissent être considérablement plus élevés que ce à quoi le visiteur s’attend.

Des répliques de Moai de différentes tailles, des pukaos (coiffes de Moai) et des pierres sculptées de pétroglyphes représentant le Birdman et le dieu créateur Make Make peuvent être trouvés en pierre.










Le charmant petit port de HANGA ROA ; nous sommes mouillés à quelques encablures.











Les chaloupes de l'AUSTRAL feront la navette pendant ces 2 jours et demi passés sur l'île.
Le village de HANGA ROA est à quelques minutes à pied. Les premiers MOAI sont à moins de 200 mètres du débarcadère.




Avant le XIX° siècle, RoggeveenGonzálezCook et La Pérouse trouvent et représentent l’île relativement boisée et les plateformes (AHU) portant des MOAI debout. En revanche, au XXI° siècle et au XX° siècle? l’équipage allemand de la canonnière S.M.S. Hyäne, Catherine Routledge, Alfred Métraux et Thor Heyerdahl trouvent l’île dépourvue d’arbres et les MOAI renversés de leurs AHU
Que s’est-il passé entre-temps ? La tradition orale parle de guerres internes, les paléo-environnementalistes évoquent des sécheresses, des séismes et des tsunamis (l’île, volcanique, se trouve au croisement de deux dorsales médio-océaniques), les historiens et les économistes décrivent l’appropriation de l’île par les éleveurs de moutons et l’action des missionnaires. Ces causes, bien sûr, ne sont pas exclusives les unes des autres.






Voici le premier MOA, juste à l'arrivée de la chaloupe. Les yeux qui rendent les MOAI si vivants ne sont pas d'origine. Ils sont tous tombés au cours des siècles ; seuls quelques uns ont pu être reconstitués et refixés sur leur MOAI d'origine. là, il s'agit d'une copie. (en ce qui concerne les yeux seulement). Le MOAI a été restauré.






Ils regardent tous l'intérieur des terres ; mais sur une si petite île, la mer n'est pas loin ; celui-ci s'est légèrement tourné pour admirer l'AUSTRAL.

Le premier après-midi après notre arrivée (le 16 Octobre), c'est après-midi libre ; rien n'est organisé puisque, en fait, nous ne devions arriver que le soir ou le lendemain matin ; il s'agit donc d'un "bonus". J'en profite donc pour descendre, pour la première fois, vraiment libre ; quasi en vacances ; j'ai quand même une radio et un téléphone au cas où mais je ne suis pas "en charge".
J'ai pu profiter d'un des vélos de l'AUSTRAL pour faire une randonnée dans le village puis en bord de mer, côte Nord-Nord-Ouest, très sauvage. Quelques MOAI ici et là mais surtout une lande magnifique avec des sentiers tracés au milieu de la lave basaltique.





Dès le lendemain, les excursions organisées reprennent. Vu que quasiment tous les passagers sont à terre, le Commandant nous autorise, l'infirmière et moi, à descendre toute la journée. Les deux excursions prévus se croisent (une le matin, une l'après midi) ; nous pourrons donc tout voir.

























Ce matin, nous sommes à Ahu Akivi situé à 15 km au nord, l’un des principaux sites de l’île. Les MOAI d’Ahu Akivi font face à l’océan depuis l’intérieur des terres et offrent une vue imprenable sur la partie occidentale de l’île. Ce sont les exceptions à la règle habituelle. En fait, ils regardent la partie de terre qui est entre eux et l'Océan ; donc - c'est une petite île, ils regardent aussi, plus loin, l'Océan. Mais comme tous les MOAI, ils représentent les anciens qui sont là, figures toujours vivantes, pour regarder la terre de leurs descendants.
































Les sept MOAI mesurent tous environ quatre mètres de hauteur, pèsent environ douze tonnes chacun et sont remarquablement similaires.





























Plus je me promène sur l'île, plus je trouve qu'elle ressemble à l'IRLANDE ; une Irlande où les Flamboyants remplacent les Fushias et les Eucalyptus et les Palmiers remplacent les Rhododendrons.





Ensuite, nous allons à Puna Pau, une carrière située dans un cratère au sud-ouest de l’île. Puna Pau était l’unique source de scorie rouge utilisée par le peuple Rapa Nui pour tailler les pukaos (chignons) posés sur la tête de certaines de leurs statues moaï emblématiques.  

Le lieu est magique : quelques "chapeaux" traînent ça et là, dans l'herbe : ce sont des grosses masses de pierre taillée (pas de la pierre, en fait des scories de couleur rouge), de plusieurs tonnes. La plupart a été abandonnée ....
Encore un mystère : comment pouvaient ils hisser ces pierres énormes sur la tête des MOAI ? A quoi cela correspondait-il ? Un chapeau ? (puisqu'ils semblaient aimer énormément les couvre-chefs, jusqu'à voler ceux des explorateurs venus au XVII° et XVIII° siècle), un chignon ? (puisque les cheveux symbolisaient ce qui rattachait les morts aux dieux) ou un simple ornement ?




La pierre de Puna Pau était également utilisée pour réaliser quelques MOAI atypiques (une douzaine ont été retrouvés ; quasiment tous les autres sont extraits de la même carrière de Tuf, pierre volcanique noire, que nous visiterons demain) et pour certains pétroglyphes.










Seules traces des "méfaits" du tourisme ; dans le village mais aussi à chaque site du parc, la présence de vendeurs de statues-Moai miniatures. Retour au bateau pur déjeuner.













L'autre demi-journée est consacrée au village cérémoniel d’Orongo, l’un des sites archéologiques les plus importants de Rapa Nui, au cœur du culte de l’homme-oiseau créé pour tenter de restaurer la société après l’effondrement de la culture MOAI
Ce culte a semble-t-il remplacé le culte des MOAI. Ce serait la raison pour laquelle les carrières ont été soudainement abandonnées, les MOAI jetés à terre, face contre terre. Encore un mystère : on pensait que c'était un tremblement de terre ou un tsunami ou encore des guerres tribales qui étaient responsables de la chute des géants ; en fait, il a été "prouvé" (rien n'est vraiment prouvé à PÂQUES) que les MOAI avaient été délicatement posés par terre, face vers le sol ; comme pour dire qu'on les respectait toujours mais qu'ils n'avaient plus droit de cité.




Chaque année, les clans se rassemblaient dans ce village et leurs champions se défiaient lors d’une compétition destinée à élire leur chef religieux.  

Les champions de chaque clan faisaient un "duathlon" : descente de la falaise + 1 km 300 de nage dans le pacifique (jusqu'au denier rocher que l'on aperçoit sur la photo) ; là, ils attendaient l'arrivée des sternes qui arrivaient pour passer l'été sur l'île : le but était de récupérer le premier œuf pondu ; celui qui l'avait revenait alors à la nage (avec l’œuf dans un filet spécial qu'il portait sur le front) ; son chef de clan devenait alors pour 1 an "l'homme-oiseau" : moitié roi, moitié représentant du Dieu Maké-Maké - 
Dieu unique et créateur de toute chose.

Personne ne sait pourquoi ils ont subitement changé de Dieu et de croyance.

La dernière cérémonie a eu lieu dans les années 1860, en présence d'un prêtre venu évangéliser les "sauvages" ; le christianisme remplacera ensuite cette croyance en 
Maké-Maké





Le village est constitué de 53 maisons et d’une petite place donnant sur l’océan où les clans s’installaient pour les cérémonies. Vestige de la dernière période de ces temps reculés, c’est un repère historique de la culture Rapa Nui.

C'est dans une de ces maisons qu'a été retrouvé un MOAI emblématique, beaucoup mieux conservé, sculpté dans le dos avec la représentation de l'homme oiseau ; ce MOAI a été "offert" aux anglais, qui le conservent toujours au British Muséum.





Avec ces maisons basses en pierre, cette végétation, ce temps "humide" (j'ai oublié de vous dire qu'il fait encore très mauvais ; averses fréquentes, ciel chargé - décidément), ce décor magique, on se croirait un peu aux îles Skellig (avec malgré tout beaucoup moins d'oiseaux).





Juste après, juste à côté, on a une jolie vue sur le lac de cratère de Rano Kau, le deuxième plus vieux volcan de l’île âgé de 2,5 millions d’années, réputé pour ses parois abruptes et
                    son immense caldeira contenant un des trois lacs d’eau douce de l’île.
Le village et la falaise sont juste à droite, au niveau de l'effondrement du cratère.
L'ensemble est majestueux.
La guide (une vraie pasquane) nous explique que ses parents allaient récolter des fruits au bord du lac ; ce site est protégé du vente et poussent naturellement des bananiers, des ceps de vigne (!) des orangers, des citronniers et autres fruits locaux.








On se dirige ensuite vers  l’impressionnant site d’Ahu Tahai, un ensemble constitué de trois sites ahu différents : Ahu Ko Te Riku, Vai Ure et Tahai.
  


Ahu Ko Te Riku est une magnifique statue isolée trônant sur une plateforme. Datant de 690 (peut-être) et très bien conservée, elle possède de beaux yeux en pierre blanche aux iris noirs. 







   Le site d’Ahu Vai Ure abrite cinq statues tandis qu’Ahu Tahai n’abrite qu’un seul grand                              MOAI. Ce site est sans doute l’un des plus anciens de Rapa Nui.  










C'est là que je suis déjà venu hier, en vélo, tout seul ....











Les yeux, taillés dans le corail blanc avec un iris en tuf volcanique -scorie rouge ou en obsidienne-noir, étaient placés dans le orbites des MOAI quand ils étaient érigés à leur emplacement (AHU) définitif ; ils étaient sensés donner la vie au visage des MOAI.   Tous ces "yeux" ont été perdus ou cassés lors de l'abandon du culte des MOAI ; seuls 2 ont été retrouvés ; tous les autres sont des copies.
















Après la visite de la cathédrale et l'arrêt obligatoire au "marché artisanal" (bric-a-brac touristique),
nous rentrons au bateau. Ce soir, groupe folklorique au théâtre. 

























































































Deuxième journée : comme par miracle, il fait beau aujourd'hui et, vraiment, ça change complètement l'atmosphère (encore une fois, ça ressemble vraiment à l'Irlande).



Ce matin, tous les croisiéristes descendent (seuls une dizaine est restée à bord) pour une journée complète avec repas local. Nous partons tous du bateau en bus. Nous nous dirigeons (après 1/2 heure à longer la magnifique côte Nord de l'île) vers le site restauré d'Ahu Tongariki. Cette magnifique plateforme est la plus grande de l'île et abrite quinze MOAI. Le site fut entièrement détruit lors d'un tsunami en 1960, et fut ensuite restauré entre 1992 et 1995 par Claudio Cristino de l'Université du Chili, avec des fonds japonais.







































Magnifique ensemble.










On voit bien les "longues oreilles"












Nous nous dirigeons ensuite vers le volcan de Rano Raraku, qui figure sur la liste du Patrimoine mondial de l'Unesco. il y a une petite randonnée guidée de 700 mètres sur les parois du volcan où 95 % des MOAI ont été sculptés. 
Il reste sur place 394 statues à différents stades d'achèvement. 

Cela n'est pas prévu dans la visite des passagers mais j'en profite pour courir jusqu'au
 cratère du volcan ; il a une profondeur de plus de 50 mètres, et ses hautes parois de 200 mètres
                                         de  haut constituent un réservoir naturel.                                                                                                        
 Quelques MOAI  gisent sur les parois internes du volcan. 

Utilisé à travers les âges par les habitants de l'île, il abrite un jardin qui renferme des espèces endémiques polynésiennes précieuses, et possède un microclimat approprié pour la préservation de la flore de l'île











































Cherchez le MOAI ...










Une armée de MOAI semble défendre l'accès à la carrière.
C'est "mon" hypothèse ..






Les fameux MOAI couchés ; encore un mystère : soit ce sont des MOAIS inachevés  ; mais pourquoi celui de derrière, le plus grand de tous (+ de 21 mètres) a -t-il été sculpté à l'endroit le plus haut de la carrière ?  Pas très logique.
Soit, comme certains le pensent, ils ont été sculptés et volontairement laissés inachevés en position couchée, à cet endroit de la carrière, pour signifier l'arrêt de l'exploitation de cette carrière ; comme un barrage.
Cette théorie permettrait d'expliquer également ces dizaines de MOAI inachevés, laissés en position verticale, devant la carrière, et qui sont comme une armée qui défend l'entrée de cette même carrière.
C'est la théorie que je préfère.
Sinon, comment expliquer qu'ils aient sculptés et abandonnés plus de 300 MOAI alors que, selon les experts, il fallait 1 an à 90 personnes ppur tailler et déplacer 1 seul MOAI. 
V u la faible population de l'île, cela voudrait dire que pendant des décennies, ils ont taillés, extraits des MOAI pour les abandonner sans les mettre en place. Pas très logique.






C'est là que l'on trouve le MOAI "à genou", tout à fait différent des autres : il a des fesses, des jambes, des gros bras, ce qui semble être une barbe ; une morphologie tout à fait différente des autres - unique en son genre sur l'île. Encore un mystère : représentation unique ??? Pourquoi ???





Le cratère est juste à côté du site des 15 MOAI.












































Puis, trajet en bus d'une demi-heure environ, vers la plage d'Anakena Beach, située à 25 km de Hanga Piko. Une fois sur place, nous n'avons aucun mal à comprendre pourquoi Hotu Matu'a, le premier roi de l'île, décida d'accoster sur cette plage et fonda l’une des plus incroyables cultures mégalithiques jamais observée dans le monde.  











Anakena compte quatre sites ahu, deux d'entre eux ont été restaurés et les deux autres témoignent des ravages du temps. 
Le premier ahu est appelé Ature Huki et fut restauré par Heyerdahl en 1955.









le deuxième se nomme Ahu Nau Nau, restauré par l'archéologue Sergio Rapu.  





A 13 h, buffet servi à l'ombre des palmiers agrémenté d'un spectacle folklorique Rapa Nui.  Ensuite, baignade rafraîchissante sur la seule plage de sable blanc de l'île. Et retour vers le bateau.



Demain, nous partons tôt (vers 10 heures) après avoir débarqué la grande majorité des passagers. Quelques uns resteront pour la traversée vers VALPARAISO (6 jours de mer) ; quelques autres (une quinzaine) embarquent à RAPA NUI pour rentrer à VALPARAISO. Nous serons environ 70 passagers pour la traversée.









Voici la carte de RAPA NUI.


Le bateau était mouillé en face de HANGA ROA (Nord-Ouest) 
Le premier jour, nous avons visité la région  Sud-Ouest de l'île : ORONGO  et le volcan RANO KAU  (le cratère du Sud-Ouest) et les régions plus au centre : A KIVI et la carrière de PUNA PAU ; puis côte Nord Ouest : TAHAI.

Le deuxième jour, le site DE TONGARIKI (les 15) ; la carrière du volcan RANO RARAKU à l'Est et enfin, baignade à la plage de ANAKENA, sur la côte Nord-est.

Comme vous le voyez, il y a encore plein de sites de MOAI, tout autour de l'île, à visiter.



Fin de ce blog jusqu'à de prochaines aventures.
Prochain contrat prévu : sur le SOLEAL  en mars 2019 : départ de PAPEETE ; îles MARQUISES puis archipel d'HAWAI ; traversée du Pacifique et arrivée au JAPON.



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